Dr. Nurbakhsh
Le principe fondamental de la voie est basé sur la connaissance de la vérité. Du point de vue des soufis, la vérité est l’être absolu, la lumière absolue, la beauté absolue, et l’amour absolu.
Le Dieu des derviches est intègre et au delà de tout ce qu’on a dit, entendu et lu. Le soufi essaye de donner son amour au Dieu véritable, l’être absolu. En réalité au début, nous étions une partie de l’unité de Dieu, mais après être parvenu à l’existence, et avoir obtenu le « moi » et le « nous » cet égoïsme même causa la séparation d’avec lui. Ce qui est le voile entre le soufi et la vérité est bien le « moi » et le « nous ». Pour que ce voile s’enlève et que le soufi arrive à la vérité et l’unité, on lui prescrit des programmes pour qu’il soit sauvé de la maladie de la manifestation de l’existence.
Le soufi débutant revendique qu’il est amoureux, donc, on lui a préparé le programme d’un amoureux. Mais celui qui vient avec le mental pour comprendre ce qu’il en est et ce que disent les soufis n’arrive nulle part, et ce médicament n’a pas d’effet pour lui. Le maître de la voie propose pour l’amoureux de Dieu les deux programmes suivants :
Dans le premier programme : on enseigne au soufi, comme l’amoureux se souvient continuellement du bien aimé, souviens toi aussi continuellement intérieurement de Dieu, pour qu’avec son souvenir petit à petit il t’éloigne du « moi » et du « nous ». Comme dit le poète :
« j’ai si souvent pensé à « Toi » que je suis devenu Toi de la tête au pied. « Toi » est venu petit à petit et « moi » est parti lentement ».
Dans le deuxième programme : nous avons dit que tous les êtres sont les manifestations de l’être absolu. Puisque le soufi est l’amoureux de Dieu, il aime les manifestations de Dieu aussi. En d’autres termes, le soufi intérieurement se souvient de Dieu et extérieurement, il est affectueux et au service de tous les êtres humains. Cette amitié et ce service envers les êtres humains, éloigne le soufi de l’amour de soi et de l’attention à soi-même.
Donc, le programme du soufi pour arriver à l’unité absolue, c’est premièrement le zekr et deuxièmement le service, l’affection et la compassion envers les êtres humains, sans attendre de rétribution de Dieu ou des êtres humains.
Pour conclure il faut rappeler que le zekr de Dieu sert à l’élévation de l’esprit de l’homme et que Dieu n’a pas besoin de notre zekr.
Mais le service aux êtres humains éloigne la personne de l’amour de soi, et attire en plus la satisfaction de Dieu. Donc ce qui est pour Dieu, c’est le service aux êtres humains. Comme dit Abolhasan kharaghani :
« Quand le savant se lève le matin, il cherche à acquérir plus de savoir, l’ascète cherche à pratiquer encore plus d’ascétisme et Abulhasan est attaché à amener la joie dans le cœur d’un frère»*.
* tazquerat-ol olia de Attar , p. 683