Le Développement du Soufisme après l’Islam

Dr. Nurbakhsh

Le soufisme et la connaissance mystique font partie de la culture de l’Iran ancien qui était fondé sur la dévotion et l’amour envers l’Existence Absolu de Dieu (Haqq), ainsi que sur le service aux créatures. Suite à l’apparition de l’Islam et à la conversion des iraniens à l’Islam, le soufisme a progressivement trouvé sa place dans la culture iranienne donnant jour au mysticisme de l’Islam.

Pendant le premier siècle de l’hégire, le soufisme prit la forme de l’ascétisme, l’éthique humaine, et la chevalerie. Hasan Basri fut le représentant le plus célèbre de cette école.Durant le deuxième siècle, des sujets tels que l’amour Divin et l’unité de l’existence furent abordé et attirèrent l’attention d’un certain nombre de soufis.Au cours du troisième et du quatrième siècle, le soufisme trouva graduellement sa place dans la société islamique à travers de nouvelles pensées et terminologies. C’est aussi une époque qui vit l’apparition de grands maîtres soufis.
A chaque époque et pendant des siècles, les maîtres et les personnes célèbres de l’école du soufisme ont présenté divers points de vue sur le sujet du soufisme, qui dépendaient fortement de leur milieu social et de leur propre connaissance et compréhension du soufisme. Nous allons maintenant citer certains de ces points de vue :

Hojviri écrit : « Le soufisme signifie s’habiller d’une peau (suf), symbole de l’ascétisme et du polythéisme, afin de nettoyer le cœur de l’attachement du monde et d’orner l’apparence par l’acte et la croyance.»
Muhammad ibn Ahmad Moqri dit : « Le soufisme est la persévérance des états avec Dieu (Haqq).»
Nuri à dit : « Le soufisme signifie liberté, chevalerie, abandon de l’excès, et générosité. Il signifie l’abandon du plaisir du Nafs.»
Jonayd croit que : « le soufisme est de protéger les instants.»
Abu said Abol Kheyr dit : « Etre derviche est un nom qui est réalisé lorsque c’est terminé. A la fin il ne reste rien sauf Dieu.»
Ebn Jala dit aussi : « Le soufisme est une réalité pour laquelle il n’y a ni coutume ni signe distinctifs.»
Hasri indique que : « Le soufisme c’est purifier le cœur du secret de la turbidité de la contradiction.»
Bâbâ Tâher à une idée intéressante : « Le soufisme est la vie sans mort et la mort sans vie, car il s’agit de s’éveiller durant la vie humaine et de mourir à la vie du Nafs.»
De la part de Muhammad ibn Ali Qassâb on a écrit : « Le soufisme consiste en un tempérament de qualité noble.»
Ravim dit : « Le soufisme c’est passer d’un tempérament indigne à un tempérament supérieur et bon.
Ibn Arabi le fondateur de l’école de l’unité de l’être croit que : « Le soufisme est d’observer intérieurement et extérieurement le comportement indiqué par la loi divine (sharia), en d’autres termes avoir un tempérament de nature divine.»
Le maître de Hérat, Ansari, a tout résumé en quelques mots : « Le soufisme consiste en deux choses : regarder dans une direction et voir tout du même œil.»
Et voici une autre parole de Jonayd qui dit : « Le soufisme est tempérament, celui qui améliore ton tempérament améliore ton soufisme.»
Ceci est le propos de Abu Sahl Saluki qui interprète aussi le tempérament ainsi : « Le tempérament est le rejet de la protestation.»
Les autres maîtres ont dit aussi : « Le savoir permet au soufi de trouver son but1 et de le connaître. L’action permet d’espérer s’en approcher. La grâce de Dieu (Haqq ) lui permet d’atteindre le but sur lequel il avait fondé son espoir. »

1 En iranien, le terme mourad est utilisé qui a le double sens de « but » et de « maître », nous utilisons ici le sens le plus large de « but » 

 

Discours traduit du magazine persan n°71.

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