Le soufi

Dr. Nurbakhsh

Tous ceux qui viennent ici, prétendent être des amoureux de Dieu. Nous leur enseignons comment devenir véritablement amoureux de Dieu. Nous leur donnons l’épée du souvenir de Dieu – Zekr – afin que petit a petit ils puissent s’en servir pour annihiler leur existence en Dieu. Aussi peut-on dire que l’objectif principal du soufisme est de quitter le monde du “je” et “tu” pour atteindre le monde de Dieu.
Lorsque les derviches s’attèlent intérieurement a faire le zekr, ont peut s’en rendre compte extérieurement car cela transparaît dans leur comportement. On peut alors le comparer à une personne dont la propreté et la fraîcheur inhabituelles laissent voir clairement qu’elle a dut prendre un bain.
On peut illustrer ce point par le dialogue entre un homme et un chameau qui avait les genoux crasseux. L’homme demanda un jour au chameau d’où il venait.
– je reviens des bains publics de ton quartier repondit-il.
– En effet, cella saute aux yeux, car tes genoux sont d’une propreté et d’une fraîcheur inhabituels.
Nous allons à présent dire quelques mots sur les signes extérieurs qui permettent de se rendre compte du travail intérieur accompli par ceux qui viennent à nous dans le but de devenir soufi.
Le premier pas que l’on fait sur la route qui mène vers le bien-aimé consiste à ne pas offenser ou déranger personne. Prenez soin de ne point offenser ou déranger personne, car hormis cela, il n’y a pas d’autres péchés sur notre voie.
Lorsque les derviches parviennent au seuil du nid de l’unité, il y a également un signe qui permet de le savoir. A ce stade, il ne se sent plus offensé par les autres. Quelle que soit la souffrance, le derviche doit l’endurer en restant loyal, car dans notre religion se sentir offensé est de l’infidélité.
Plus loin, lorsque le derviche entre dans le monde de l’unité, un autre signe le prouve. A ce moment, il ne se sent pas offensé par le mauvais comportement des autres, mais en plus il leur montre en retour de l’amour bonté et de l’amour. Ainsi donc, celui qui atteint réellement le monde de l’unité (après avoir mis de coté le “je” et le “tu”) ne fait plus cas de son travail ou de sa position sociale, mais il se consacre seulement a l’amour et au service des autres.
A la lumière de tout ce que je viens de dire, j’espère que lorsqu’on vous demandera si vous etes soufis, vous vous empresserez de dire non et que vous répondrez plutôt que vous aimez les soufis. Ainsi, ne donnez pas a certaines personnes, l’occasion de salir l’honorable nom des rares soufis qui existent.
Et chacun de vous sait ce qu’il a réellement fait dans ce sens.

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