Dr. Nurbakhsh
Si au début de la Voie le soufi croit au déterminisme, il commet un sacrilège par rapport à la Voie ; et à la fin du chemin, s’il croit au libre arbitre, c’est par rapport à la vérité qu’il commet un sacrilège.Au début de la Voie le soufi ne doit compter que sur ses propres efforts sans jamais s’appuyer sur un quelconque déterminisme ou prédestination, car selon l’adage: “Tous ceux qui courent n’attrapent pas une gazelle, mais il a du courir celui qui en a attrapé une”.
Ainsi le soufi débutant ne doit se reposer que sur son libre arbitre et essayer autant que possible de purifier son égo pour se libérer du monde de la multiplicité et atteindre la sphère de l’Unité.
Comme dit le poète:
Bien que l’on ne parvienne pas à l’Union avec le Bien-Aimé par ses propres efforts, efforce-toi mon cœur tant que tu le peux.
En avançant sur la Voie, le soufi perd de son libre arbitre au profit de Dieu, de telle sorte qu’à la fin, alors qu’il aura décimé l’armée du désir, que la cité de son cœur sera conquise par l’amour et qu’il aura annihilé son “moi” transitoire dans l’Etre Absolu, il ne pourra croire au libre arbitre puisqu’il aura atteint la non-existence et n’aura ni besoin ni désir.
Et c’est alors qu’il pourra dire:
Le Bien-Aimé m’a mis une corde au cou et m’entraîne ou Il veut.